La thérapie génique : les approches et les contraintes

une scientifique pratiquant la thérapie génique ex vivo

Les technologies ne cessent d’améliorer la vie quotidienne de chaque être humain, dans tous les domaines. A ce titre, dans le domaine médical, une nouvelle technique de soin est apparue afin de combattre les maladies considérées complexes voire incurables : la thérapie génique. En quoi consiste cette thérapie innovante ? Quelles sont les approches de la thérapie génique ? Existe-t-il des contraintes liées à ce type de traitement ? Tour d’horizon sur la thérapie génique !

En quoi consiste la thérapie génique ?

La thérapie génique s’effectue par le transfert de matériel génétique, sous forme d’ADN ou d’ARN, dans une cellule cible du corps d’un patient. Cela se fait dans le but de d’obtenir un effet physiologique recherché comme corriger un gène déficient, stimuler ou inhiber la synthèse d’une protéine, etc.
Autrement dit, la thérapie génétique consiste en la compensation de la fonction des gènes dont la détérioration est facteur de maladies. Ainsi, la thérapie génique est souvent utilisée dans le cadre du traitement des maladies infectieuses et cardiovasculaires, de maladies génétiques ou de cancers.

En parlant d’innovations, voici d’autres articles à ne pas manquer : « Skateboard volant : le skate futuriste qui ne touche plus le sol » et « Comment fonctionnent les casques à conduction osseuse ? »

Il convient de connaître qu’il existe de nombreuses techniques en thérapie génique. Mais les deux méthodes développées et qui font l’objet de plus de 1 000 essais cliniques jusqu’à aujourd’hui sont les méthodes « in vivo » et « ex vivo ».

La technique de thérapie génique « in vivo »

La méthode « in vivo » consiste à injecter des gènes thérapeutiques qui sont « véhiculés » par des virus inoffensifs appelés vecteurs viraux. Ces gènes administrés dans le corps du patient corrigeront son anomalie génétique.
Cette technique de thérapie génique est favorisée dans le cadre des soins des tissus qui ont fini de croître comme le muscle, les yeux ou le foie.

Dans cette technique de thérapie génique « in vivo  » dite non-intégrative (ne modifiant pas l’ADN), on utilise des vecteurs viraux comme les virus adéno-associés (AAV). Notons que ces virus injectés ne s’intègrent jamais au génome pour ne pas risquer de se diluer et perdre en efficacité thérapeutique.

La technique de thérapie génique « ex vivo »

La méthode « ex vivo » consiste quant elle à modifier génétiquement en laboratoire les cellules prélevées chez le malade, puis à réinjecter celles-ci dans le corps du sujet.
Tout comme la thérapie génique « in vivo », cette technique se fait en ajoutant de vecteur viral dans le noyau de la cellule. Mais dans ce cas, on utilise des lentivirus ou des retrovirus, dérivs des virus humains.

Afin de parvenir au résultat souhaité, on prélève des cellules spécifiques dites « cellules souches » qui ont la capacité de reproduire un organe ou un tissu duquel elles sont issues.

Quelles sont les différentes stratégie de thérapie génique ?

Suppléer un gène « malade »

Il s’agit d’importer la copie d’une gène sain, acheminé grâce à un vecteur viral, dans une cellule cible, afin qu’elle s’y exprime et parvienne à produire de la protéine qui fait défaut. Cette approche est souvent utilisée pour traiter les maladies monogéniques.
Selon les indications, on peut l’appliquer « in vivo » ou « ex vivo ».

Réparer ou éliminer un gène altéré directement dans une cellule

Appelée également édition génomique, cette stratégie permet de réparer les mutations des gènes de manière ciblée.
Elle nécessite l’importation de plusieurs outils comme des enzymes spécifiques (nucléases, TALEN, outils CRISPR) et un segment d’ADN, dans la cellule du malade.

Modifier l’ARN pour obtenir une protéine fonctionnelle

Cette stratégie consiste à faire produire par la cellule une version modifiée de la protéine qui lui fait défaut.
Il est nécessaire dans ce cas d’injecter de petits oligonucléotides anti-sens.

Produire des cellules thérapeutiques

Dans le cadre d’un traitement d’une maladie complexe comme le cancer, on ne remplace ni ne répare pas un gène unique.

On utilise ainsi cette stratégie en associant thérapie génique et thérapie cellulaire, afin d’avoir des cellules possédant de nouvelles propriétés thérapeutiques.

Recourir à des virus génétiquement modifiés pour tuer les cellules cancéreuses

Il s’agit de l’utilisation des virus appelées oncolytiques. Ceux-ci sont modifiés génétiquement afin d’infecter particulièrement les cellules tumorales qu’ils éliminent.

Les contraintes liées à la thérapie génique

Actuellement, ce nouvel approche est au stade expérimental mais les conséquences de la thérapie génique, notamment celle modifiant l’ADN, sur les enfants suscitent déjà de nombreuses inquiétudes d’ordre éthique.
En effet, ceux qui sont contre cette technique de soin déclarent que ses impacts toucheront les générations qui suivent et qui ne peuvent pas donner leur consentement.

Par ailleurs, puisque les modifications du génome lors de la thérapie génique ne peuvent pas être gérées, cela pourrait potentiellement engendrer des altérations.

Et un autre problème éthique avec la thérapie génique est le risque de dérive. Effectivement, elle pourrait potentiellement laisser libre à l’amélioration des habilités humaines ou encore à l’élimination des caractéristiques « moins désirables » du patrimoine génétique.

Share This Post