Au début de la Seconde Guerre mondiale, relativement peu de personnes disposaient de la climatisation dans leur maison. Les fuites de chlorure de méthyle et de dioxyde de soufre présents dans les appareils à cette époque présentaient un réel danger à la fois pour l’environnement mais aussi pour les humains. Tout a changé en 1928, lorsque le fréon a été inventé. Grâce à son caractère non-explosif et à sa non-toxicité, le fréon a été qualifié de produit miracle. L’architecture moderniste, avec ses matériaux dégageant de la chaleur et ses fenêtres étanches, est devenue concevable avec l’introduction de la climatisation.
La climatisation s’est rapidement répandue
Sommaire
L’introduction de la climatisation a eu une influence sur la manière de vivre. Grâce à cette technologie, les gens pouvaient désormais travailler à tout moment et depuis n’importe quel endroit. Les publicités pour la climatisation d’il y a quelques décennies ne faisaient guère mention de la santé ou du confort, mais se concentraient plutôt sur la productivité.
L’adoption de la climatisation était à la fois une déclaration et un besoin pratique. Elle symbolisait la position de la société. Les personnes qui avaient ou n’avaient pas la climatisation étaient souvent divisées selon des critères sociaux et économiques. Il y a eu, cependant, une conséquence : comme on l’a découvert plus tard, le fréon n’est pas non toxique.
Le fréon agit comme un gaz à effet de serre
Le fréon est en effet un chlorofluorocarbone (CFC) qui détériore les couches d’ozone dans l’atmosphère. Le monde industrialisé produisait chaque année plus d’un million de tonnes de CFC, des substances qui n’avaient jamais existé auparavant en quantités significatives sur Terre.
Les CFC ont été utilisés pour la première fois au début des années 1970 comme réfrigérants, agents propulseurs de bombes aérosols, dégraissants industriels et produits chimiques pour le soufflage de mousse.
À l’époque, des scientifiques ont proposé que les molécules de chlore contenues dans les CFC puissent s’attacher à des atomes d’oxygène libres dans la stratosphère. En effet, cela perturbait ainsi la chimie délicate de l’atmosphère et détruisant l’ozone. La couche d’ozone absorbe la majorité des rayons UV du soleil. En l’absence d’ozone stratosphérique, il est impossible de vivre sur Terre.
Chaque année, beaucoup de nouveaux cas de cancer de la peau furent diagnostiqués à la suite d’une diminution de 1 % de l’épaisseur de la couche d’ozone.
Le protocole de Montréal a marqué une interruption de la production de fréon
La bataille entre les environnementalistes, les scientifiques et les politiciens a fait rage jusqu’à ce que les États-Unis adoptent le protocole de Montréal en 1987 sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Ce protocole a mis fin à la fabrication du fréon.
Le protocole de Montréal, premier accord environnemental international d’importance, reste le seul traité multilatéral efficace avec des objectifs d’émissions exécutoires. Le principal objectif du traité est d’éviter et de réguler le changement climatique, ainsi que ses conséquences sur la santé humaine. La conférence réexamine chaque année les objectifs du pacte qui constitue ainsi un document actif, actualisé à la suite de nouvelles informations scientifiques.
Le protocole de Montréal, par exemple, ne visait qu’à limiter la production de CFC. Or, en 1997, les pays industriels avaient complètement arrêté la production de CFC avec une avance considérable sur le calendrier prévu, ce qui illustre l’importance de la collaboration internationale. La planète a été sauvée grâce à la coopération mondiale.
Le problème reste le suivant : il a été démontré que les réfrigérants utilisés pour remplacer les CFC, les hydrofluorocarbures (HFC), sont tout aussi nocifs pour l’environnement que les CFC. Ils ont tous deux un potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone minime, mais sont d’importants gaz à effet de serre. Ces substances absorbent et reflètent la chaleur rayonnante du Soleil ainsi que celle de la Terre.
Le dioxyde de carbone et le méthane accomplissent la même tâche, tandis que les HFC captent la chaleur à des taux des milliers de fois supérieurs. Les molécules de réfrigérant sont toutefois beaucoup moins présentes dans l’atmosphère et leur impact négatif par molécule est bien plus important que celui des autres gaz à effet de serre.
Presque tous les climatiseurs actuels utilisent des gaz réfrigérants.
La plupart des climatiseurs utilisent des gaz réfrigérants pour maintenir la température basse (voir par ailleurs comment fonctionne un climatiseur mobile).
Afin de lutter contre le réchauffement climatique, il faut éliminer progressivement les HFC et les remplacer par des alternatives plus respectueuses de l’environnement. D’après les experts, l’élimination progressive et rapide des HFC pourrait permettre d’économiser jusqu’à 0,5°C de réchauffement climatique dans le siècle à venir.
La climatisation consomme plus d’un cinquième de l’énergie totale consommée aux États-Unis, par exemple, chaque année.
Le refroidissement de confort est un concept commercial
Les implications culturelles de ce concept sont toujours présentes, mais l’argent circule désormais à l’échelle mondiale. La climatisation individuelle, contrairement à la croyance populaire, est inefficace pour faire face à une vague de chaleur. Elle n’est bénéfique que pour ceux qui ont les moyens de la payer. Néanmoins, leur utilisation dans les villes ne fait que rendre le microclimat environnant plus chaud. De plus, il peut mettre en danger la vie des individus qui n’ont pas accès à la climatisation.
Lorsque l’alimentation électrique est interrompue, le système de climatisation ne fonctionne pas. Par conséquent, les coupures de courant peuvent apparaître pendant les canicules. Il existe des solutions afin de réduire sa consommation en énergie au quotidien.
Conclusion
En raison de l’histoire problématique de la climatisation, il est nécessaire de cibler le refroidissement public plutôt que le refroidissement personnel. L’amélioration de l’accès aux installations de refroidissement publiques, aux espaces ombragés, aux parcs propres, aux infrastructures d’eau de refroidissement et à une architecture créative permettra non seulement d’améliorer nos villes dans leur ensemble, mais aussi de faire baisser la température ambiante au profit de tous.